Les traitements

Il n’existe pas un seul et unique remède à la douleur chronique. Il n’y a pas de médicament miracle pour tourner la page des douleurs en un clin d'œil, ni de discipline magique qui supprimerait la douleur en seulement quelques séances. Mais il est possible d’obtenir un réel soulagement en combinant plusieurs types de traitements. Certains sont accessibles uniquement sur prescription médicale, d’autres en accès libre. À vous - et à votre médecin - de trouver ce qui vous fait du bien !

Les médicaments

Les antalgiques

Un antalgique est un médicament qui diminue la douleur. Les antalgiques sont classés en trois catégories, appelées "paliers", selon leur puissance et leur mode d’action. Pour traiter les douleurs chroniques, les soignant.e.s proposent souvent des antalgiques de palier 1 avant de passer aux paliers suivants si besoin.

  • Palier 1
    Antalgiques pour des douleurs légères à modérées. Par exemple le paracétamol, l’aspirine et l’ibuprofène. Dans le cas des douleurs chroniques, votre médecin peut vous prescrire des antalgiques à prendre quotidiennement pendant quelques jours, voire quelques semaines.

  • Palier 2
    Antalgiques pour des douleurs fortes. Par exemple la codéine et le tramadol. Il est courant de combiner un antalgique de palier 1 avec un autre de palier 2 : tramadol + paracétamol par exemple.

  • Palier 3
    Antalgiques pour des douleurs très intenses et/ou rebelles. C'est le cas de la morphine. On appelle aussi ces antalgiques les opïoïdes forts car ils sont dérivés de l’opium. Ils sont prescrits via une ordonnance sécurisée.
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Les antidépresseurs

Les antidépresseurs sont utilisés en premier lieu pour lutter contre la dépression. Ils agissent au bout de quelques semaines et font souvent partie d’une prise en charge plus globale (anxiolytique, psychothérapie…).

Et pour des douleurs chroniques ?

Les douleurs chroniques peuvent être à l’origine d’une dépression qui nécessite parfois la prise d'antidépresseurs. Les antidépresseurs sont également prescrits pour diminuer les douleurs chroniques neuropathiques, parfois en association avec des antiépileptiques.

Les antiépileptiques

Un antiépileptique est d’abord utilisé pour diminuer, voire supprimer les crises d’épilepsie. Cependant, certains antiépileptiques sont prescrits dans le traitement des douleurs chroniques neuropathiques. C’est le cas par exemple des médicaments contenant de la gabapentine (Neurotin) ou de la prégabaline (Lyrica). Afin de limiter les risques d’abus et de dépendance, ces derniers font désormais l'objet d’une ordonnance sécurisée

Pour être efficace, un antiepileptique doit être pris de manière régulière au rythme prescrit par le ou la neurologue. En cas de prise d’antiépileptique, il faut faire tout particulièrement attention aux interactions éventuelles avec d’autres médicaments (contraceptifs oraux par exemple) et aux effets secondaires.

Les antiépileptiques sont parfois associés à des antidépresseurs dans le traitement des douleurs neuropathiques chroniques.

Les anti-inflammatoires

Un anti-inflammatoire est un médicament qui lutte contre les inflammations.

L’inflammation est un ensemble de mécanismes de défense en cas d’infection, de blessure ou de maladie. Elle peut se traduire par des rougeurs, des gonflements, des douleurs, de la chaleur...

Il existe deux types d'anti-inflammatoires : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les anti-inflammatoires stéroïdiens (corticoïdes).

  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
    L’ibuprofène et le diclofénac sont les plus connus des AINS. Quand ils ont une action contre la douleur, on les appelle également antalgiques. Les AINS sont aussi utilisés pour fluidifier le sang et faire tomber la fièvre.

  • Anti-inflammatoires stéroïdiens (corticoïdes)
    La cortisone est la plus connue des molécules de cette famille. Les corticoïdes sont très souvent utilisés dans le cas de maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de Crohn. Les corticoïdes sont délivrés uniquement sur ordonnance.

Attention : ces médicaments ne doivent en aucun cas être pris en automédication, l'avis d'un médecin est toujours nécessaire.

Zoom sur la pompe intrathécale

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Une pompe intrathécale est un dispositif placé sous la peau destiné à injecter des médicaments au plus près de la moelle épinière, là où circulent les signaux douloureux qui vont jusqu’au cerveau. Grâce à son action ciblée, la pompe intrathécale permet de diminuer très fortement la dose de médicament administrée et donc de limiter les effets secondaires.

 Dans le cas des douleurs chroniques, la pompe intrathécale est proposée à des personnes qui ne sont pas soulagées par les médicaments pris par voie orale (comprimés, gouttes…) ou qui subissent des effets secondaires trop importants pour continuer les traitements.

En pratique, la pompe est remplie du médicament souhaité et reliée à un cathéter. Ce petit tube est installé entre deux vertèbres et délivre en continu de petites doses de médicament.

La pose d’une pompe intrathécale nécessite une petite intervention chirurgicale. Une fois la pompe installée, elle doit être remplie régulièrement par votre médecin à son cabinet. Le délai entre deux remplissages peut aller de six semaines à six mois.

La neuromodulation

La neuromodulation désigne des techniques qui utilisent l'électricité pour soulager la douleur. Le principe est simple : il s’agit de brouiller les messages de douleur avant qu’ils arrivent au cerveau.

Pour cela, de faibles courants électriques sont appliqués sur la zone douloureuse (TENS) ou sur les trajets de la douleur (neurostimulation).

Ces signaux électriques perturbent la transmission des signaux de la douleur et permettent de diminuer l’intensité des douleurs chroniques, voire de les faire disparaître le temps de l’application du dispositif.

TENS

Le TENS est composé d’un petit boîtier relié à des électrodes. Il suffit de coller les électrodes sur la zone douloureuse et de régler l’intensité des signaux électriques à l’aide des commandes du boîtier. Il est tout à fait possible de continuer ses activités quotidiennes avec un TENS.

Vous pouvez acheter ou louer un TENS en pharmacie ou chez des distributeurs spécialisés. Pour bénéficier d’une prise en charge par la sécurité sociale, l’appareil doit être prescrit par un ou une médecin exerçant au sein d’une structure spécialisée douleur chronique (centre ou consultation).

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La neurostimulation

La technique la plus répandue est la stimulation médullaire. Elle est indiquée dans le traitement des douleurs neuropathiques.

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Fonctionnement de la neurostimulation médullaire 

 On implante des électrodes près de la moelle épinière au cours d’une intervention chirurgicale. Ces électrodes sont ensuite reliées à un tout petit boîtier installé sous la peau, appelé neurostimulateur.

L’appareil est programmé par un médecin, mais c’est la personne implantée qui l’allume, l’éteint et ajuste l’intensité du signal au quotidien. L’implantation définitive du neurostimulateur est précédée d’une phase de test avec un boîtier externe.


Il existe aussi d’autres techniques de neurostimulation, plus confidentielles que la neurostimulation médullaire : stimulation corticale, stimulation du ganglion dorsal, stimulation cérébrale profonde et stimulation nerveuse périphérique.

Pour en savoir plus sur la neurostimulation :

• Participez à un moment d’échange gratuit autour de la neurostimulation.
• Répondez à notre questionnaire interactif.

La rTMS

La rTMS est une technique non médicamenteuse utilisée dans le traitement des douleurs chroniques, en particulier les douleurs chroniques neuropathiques. Il s’agit de soulager la douleur grâce à un champ électromagnétique.

En pratique, une bobine de cuivre placée sur la tête de la personne génère un champ électromagnétique. Ce champ électromagnétique est indolore et agit directement sur le système nerveux pour diminuer la douleur.

La personne ainsi traitée est assise sur un fauteuil et reste consciente pendant toute la durée de la séance. Aucune préparation n’est nécessaire en amont des séances.

La rTMS peut être proposée en ambulatoire ou pendant une hospitalisation. Si le soulagement de la douleur est souvent immédiat, plusieurs séances sont en général nécessaires pour obtenir un effet durable.

Et le sigle alors ? rTMS veut dire repetitive Transcranial Magnetic Stimulation, soit stimulation magnétique transcrânienne répétitive.

Les traitements non médicamenteux

De nombreuses disciplines peuvent vous aider à mieux vivre avec vos douleurs. En agissant directement sur la zone douloureuse bien sûr mais aussi en modifiant votre perception de la douleur, en prenant soin de votre santé mentale ou encore en aménageant votre lieu de vie.

Kinésithérapie

C’est la discipline la plus répandue. Via des exercices et/ou des massages, elle a pour but de diminuer certaines douleurs et d’entretenir la mobilité.

Activité physique adaptée

Parfois appelée “sport sur ordonnance”, elle permet de pratiquer un sport tout en étant encadré par des professionnels de santé ou des enseignants spécialisés. Certains hôpitaux proposent également des programmes de réentrainement à l’effort sur quatre semaines pour les personnes vivant avec des lombalgies.

Les séances de kinésithérapie et d’activité physique adaptée sont accessibles aussi bien en ville qu’à l'hôpital et sont remboursées par la sécurité sociale.

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Ergothérapie

Elle offre des solutions pour adapter son environnement de vie ou de travail à ses limitations physiques, psychiques ou cognitives. Les séances d’ergothérapie sont remboursées uniquement dans le cadre d’une prise en charge au sein d’un établissement de santé.

Psychothérapie

Un suivi par un.e psychologue ou psychiatre peut aider à vivre avec la douleur et à surmonter les moments de vie difficiles, qu’ils soient liés à la douleur ou pas. Seuls les psychiatres sont des médecins et peuvent donc proposer des consultations prises en charge par la sécurité sociale.

Médecines dites douces

On regroupe de très nombreuses disciplines sous l'appellation "médecines douces”. Cela va de l’ostéopathie à la naturopathie en passant par l’acupuncture ou encore la relaxation. Les consultations proprement dites ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale mais font parfois l’objet d’un remboursement par votre mutuelle. Cependant, certaines de ces disciplines peuvent vous être proposées par des professionnels de santé dans le cadre d’un parcours d’éducation thérapeutique, d’un suivi en CETD ou dans un cabinet en ville. Dans ce cas, elles peuvent faire l’objet d’une prise en charge en fonction des tarifs pratiqués par le ou la professionnelle de santé.

  • Ostéopathie
    Grâce à des manipulations, l’ostéopathie permet de diminuer certaines douleurs, de diminuer les tensions musculaires et de gagner en mobilité.

  • Auto hypnose / sophrologie / relaxation / méditation
    Toutes ces techniques aident à modifier la perception de la douleur et à gérer les émotions associées : peur, stress, anxiété, colère, découragement…
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