La douleur et moi
La douleur chronique est souvent mystérieuse : on ne la voit pas, on ne la comprend pas toujours et ses mécanismes sont finalement assez peu connus du grand public.
Pourtant, quand elle s’installe et qu’elle devient une maladie à part entière, il est indispensable de mieux la comprendre pour mieux la gérer.
On trouve désormais du CBD (cannabidiol) partout : en pharmacie, en grandes surfaces, dans des boutiques dédiées… Les produits se multiplient (huiles, crèmes, tisanes…) et les promesses - parfois abusives – aussi.
De nombreuses personnes avec des douleurs chroniques sont attirées par la perspective de diminuer l’anxiété liée aux douleurs ou encore d’améliorer leur qualité de sommeil.
Cette semaine, on vous partage donc 4 conseils pour essayer le CBD en toute sécurité, piochés dans « Le petit livre du CBD » de Nicolas Authier.
✔️1 - Avant tout essai, parlez-en à votre médecin ou pharmacien.ne, notamment pour éviter les risques d’interaction avec vos traitements ou de surdosage.
✔️2 - Ayez un objectif précis : mieux dormir, diminuer votre anxiété… Vous pourrez ainsi évaluer l’efficacité du cannabidiol sur la problématique qui vous intéresse avec le ou la professionnelle de santé qui vous suit.
✔️3 - Privilégiez le CBD sous forme d’huile. Cela vous permettra de savoir exactement quelle quantité vous ingérez par jour.
✔️4 - Si vous prenez du CBD en automédication, ne dépassez pas 50 mg/jour. Cette quantité peut aller jusqu’à 150 mg/jour si vous êtes accompagné.e par votre pharmacien.ne.
Les endorphines sont des substances produites par le cerveau. Elles diminuent la douleur et provoquent un état de bien-être général.
Elles sont produites en cas de douleur, de stress, d’effort physique soutenu et d’activité sexuelle.
Les douleurs chroniques (mais aussi la dépression) peuvent diminuer la sécrétion d’endorphines. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est recommandé de pratiquer une activité physique quand on a des douleurs chroniques.
En effet, une séance de sport - adaptée à votre santé - d’au moins 30 min permet notamment de secréter des endorphines, de bénéficier de leurs effets anti-douleur et d’améliorer son moral.
Idem pour l’excitation sexuelle et l’orgasme, à adopter en fonction de vos envies et de vos possibilités !
• Après une opération chirurgicale, entre 5 et 30 % des personnes opérées développent des douleurs chroniques.
La moitié d’entre elles souffre de douleurs neuropathiques à la suite de la lésion d’un nerf pendant la chirurgie.
• On parle de douleurs chroniques post-chirurgicales quand ces douleurs persistent deux mois après l’opération qui les a provoquées.
Environ 500 000 personnes sont concernées chaque année en France par ce type de douleurs.
• Pour éviter que les douleurs chroniques post-chirurgicales ne s’installent durablement, il est nécessaire de les prendre en charge rapidement avec des traitements adaptés.
Si vous êtes concerné.e, parlez-en à un ou une professionnelle de santé de confiance qui pourra vous orienter.
Source : Livre blanc de la douleur 2017, SFETD
• L’allodynie est le fait d’avoir mal lors d’un contact qui ne devrait pas provoquer de douleurs.
Par exemple :
- au contact des vêtements ;
- à cause des frottements légers des draps du lit ;
- quand quelqu’un met la main sur notre épaule…
• Les lésions du système nerveux peuvent aussi provoquer une douleur très forte lors d’un stimulus très léger (comme une petite piqûre sur le doigt) ou à l’inverse, une absence de douleur ou de sensation à certains endroits du corps.
• Tout ces symptômes peuvent s’atténuer ou disparaître grâce aux traitements des douleurs neuropathiques, qu’ils soient médicamenteux (antiépileptiques, antidépresseurs, opioïdes ) ou non médicamenteux (neurostimulation et médecines complémentaires).
Parce que la douleur chronique est avant tout un problème lié au système nerveux !
• Après une maladie, un accident ou une opération, les tissus se réparent en trois à six mois. Si la douleur persiste, c’est parce que le système nerveux continue à transmettre des messages douloureux au cerveau, même si la lésion initiale a disparu. Et ça, ça ne se voit pas sur les radios.
• Les douleurs peuvent aussi être causées par des lésions des nerfs, ce sont les douleurs neuropathiques. Dans ce cas non plus, on ne peut pas les voir sur les radios.
• A l’inverse, des « anomalies » visibles aux rayons x (déformation de la colonne, usure des articulations…) n’entraînent pas forcément de douleurs.
• Mais ça n’est pas parce que la douleur est invisible qu’elle n’existe pas ou qu’elle “dans votre tête”. Votre douleur doit être entendue, prise en charge et traitée comme une maladie à part entière.
• Il n’existe aucun signe qui permet, en regardant une personne, de voir si elle souffre de douleurs chroniques. Chaque personne est unique et exprime ses douleurs d’une manière qui lui est propre.
• Certaines personnes vont être très expressives, d’autres beaucoup moins. Certaines personnes vont vouloir cacher au maximum leur douleur (et réussir !), d’autres vont choisir au contraire d’exprimer physiquement ce qu’elles traversent.
• Il est également impossible d’estimer l’intensité de la douleur que vit une personne en la regardant. On peut avoir « juste » l’air un peu fatigué.e et souffrir le martyr.
• Les personnes concernées sont les seules à pouvoir évaluer l’intensité de leurs douleurs. Il est donc complètement déplacé (mais malheureusement très courant) de minimiser les douleurs d’une personne au prétexte qu’elle a l’air en forme, jeune ou encore en bonne santé.
• Les douleurs chroniques font partie des handicaps invisibles : elles ne se voient pas mais elles existent et peuvent avoir des conséquences très lourdes sur la vie des personnes concernées.
• Ce sont donc des éléments à garder en tête quand on voit une personne en apparence en pleine santé se garer sur une place handicapée, utiliser un coupe-file ou rester assise dans le bus malgré l’affluence.
• La douleur dépend d’un grand nombre de facteurs. On ne peut pas tous les connaître et les maîtriser. L’intensité des douleurs chroniques fluctue au cours du temps. On a des périodes de répit et des périodes plus difficiles mais on ne peut pas affirmer avec certitude que les douleurs vont s’arrêter un jour.
• Par contre, on peut apprendre à vivre avec ses douleurs. Au fil du temps, on trouve des solutions pour les soulager et continuer d’avancer. La médecine évolue aussi et il peut-être réconfortant de se dire que l’on bénéficiera sûrement à l’avenir de nouveaux traitements plus efficaces.
• Parfois, l’idée que les douleurs persistent dans la durée peut être insupportable. Dans ce cas, il est conseillé de se faire aider, par un ou une psychologue par exemple, et/ou de se tourner vers certaines approches psychocorporelles comme la sophrologie.